Alerte rouge dans l’Académie de Créteil...
Les moyens manquent, l’enseignement au rabais devient la norme.
Surtout dans les quartiers « sensibles ».
Et tout porte à croire que cela va continuer !
Un nouveau Recteur a été nommé il y a quelques semaines à la tête de l’académie de Créteil, sa prédécesseure ayant été mutée dans l’académie de Paris. Dans le Val de Marne, un nouveau Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale est aussi arrivé en cours d’année… Ce jeu de chaises musicales témoigne du peu de considération qui est porté au suivi de la politique éducative de notre académie…
Qu’avons-nous appris avec ces arrivées ?
Tout d’abord, le Recteur nous a informé.es que le Rectorat travaillait à flux tendu, que les métiers de l’éducation n’attiraient plus, qu’il y avait un manque d’attractivité… Ce constat nous le connaissons, nous le partageons, bien évidemment. Et ce depuis des années… À notre plus grande surprise, lors du dernier Comité Social d’Administration académique, le Recteur a conseillé aux différentes organisations syndicales d’alerter les politiques sur le fait que le « dégraissage du mammouth » ne pouvait continuer… reconnaissant ainsi implicitement son impossibilité à agir.
Ce positionnement de la part de la plus haute autorité éducative de notre académie nous interpelle. Le dialogue social dans l’académie se heurtera donc dorénavant à une fin de non-recevoir : inutile de demander des moyens, i l n’y en a pas ! Si dans votre école ou votre établissement vous réclamez des moyens supplémentaires, sachez qu’ils seront enlevés ailleurs ! Le mammouth est donc dégraissé, l’académie de Créteil est à l’os.Lors du CSA académique de septembre 2024, la Rectrice d’alors se félicitait de l’excellente rentrée qui venait de s’effectuer. Bien meilleure que celle de 2023, qui avait été elle-même bien meilleure que celle de 2022… Nos constatations de terrain était bien différentes, et nous alertions sur des conditions d’enseignement dégradées dans de nombreux endroits.
En réalité, lors de la dernière rentrée, s’il y avait peu ou prou un adulte devant chaque classe, c’est que la moitié des remplaçant.es du Val de Marne était déjà sur le terrain. A la fin du 1er trimestre, toutes les forces de remplacement étaient ainsi engagées sur le front de l’enseignement. Pour couvrir les besoins, de nombreuses formations ont alors été annulées pour raisons de service : plus personne ne pouvait assurer le remplacement des collègues en formation. Le fonctionnement des REP + a été sacrifié : les 18 demi-journées durant lesquelles les professeur.es des écoles sont normalement remplacé.es dans le premier degré pour travailler collectivement et se former ensemble, concevoir et organiser le suivi des élèves, coopérer davantage avec les parents d'élèves n’ont pas été organisées. Cette décision inique correspond à une politique que nous dénonçons : les quartiers dans lesquels vivent les populations les plus fragiles ne peuvent être sacrifiés sur l’autel de la réduction des déficits publics.
Et quelles sont les prévisions pour l’an prochain ? Eh bien, à l’identique.
La pénurie de remplaçant.es est prévue. Gageons que l’hiver ne soit pas trop rude !